Sylvain et Cendrine ont donné vie à l’éco-gîte de Carbonaccio. Mais comme Sylvain et Cendrine n’aiment pas trop parler d’eux, nous avons décidé de le faire pour eux. Après avoir échangé longuement, nous sommes en mesure de vous retranscrire le projet, la façon dont il est né et sa raison d’être. Alors évidement, on était pas là quand c’est arrivé mais on suppose que ça c’est passé à peu près comme ça.
Bonne lecture !
[ Chiatra – Scène un – jour – lumière de printemps – fin de matinée ]
Cendrine : « Sylvain, j’ai une idée. »
Sylvain : « Je crois que j’ai la même… »
Cendrine : « Boire un café sur le port ? »
Sylvain : « heu non, je me disais : Si on retapait cette ruine, on pourrait en faire un gîte ! »
Cendrine : « Mais oui… Mais oui ! »
Sylvain : « … »
Cendrine : « D’abord on pourrait planter des arbres fruitiers, partout ! Tiens juste là par exemple »
Sylvain : « Où ça ? »
Cendrine : « Là. Et puis là aussi. Et même peut-être ici. »
Sylvain : « Non, pas ici. »
Cendrine : « Oui tu as raison, pas ici. »
Sylvain : « Quel type d’arbre ? Genre abricotiers, figuiers…? »
Cendrine : « Oui, et puis il pourrait y avoir des oliviers, des avocatiers, des noyers, des kiwis… »
Sylvain : « Et on les cuisinerait pour les hôtes ? »
Cendrine : « Bien sûr ! On pourrait proposer une carte éphémère et évolutive au fil des envies et des saisons, et ça, ça serait ta partie. T’es passionné de gastronomie, t’es exigeant, tu aimes la convivialité des grandes tablées, tu aimes recevoir, découvrir…… »
Sylvain : « … Et il y aurait des concerts ? De la musique ? »
Cendrine : « Oui ! Et on pourrait même accueillir des résidences artistiques »
Sylvain : « Des quoi ? »
Cendrine : « Des résidences artistiques : des séjours au cours desquels des artistes travaillent ou peaufinent une œuvre. »
Sylvain : « Oui, je sais très bien ce qu’est une résidence, c’est juste que j’avais pas entendu. »
Cendrine : « Ah pardon. »
Sylvain : « Pour la cuisine, on pourrait collaborer avec des vergers locaux, des éleveurs… »
Cendrine « Oui ! … Et pour le vin ? »
Sylvain : « J’ai été maitre de Chai pendant 10 ans sur le domaine viticole du Vecchio, tu te souviens ? »
Cendrine : « Oui ! »
Sylvain : « Alors pour le vin on devrait pouvoir trouver ! »
Cendrine : « Ah ! »
Sylvain : « Pour retaper la ruine, ça risque d’être du boulot. Et du temps. »
Cendrine : « Oui, mais on est pas pressés. »
Sylvain : « C’est vrai. Ce qui me fait peur c’est de dénaturer l’espace. J’ai pas envie de faire sortir du sol un grand bloc de béton… »
Cendrine : « … Et si on utilisait que des matériaux naturels ? »
Sylvain : « Ah oui, ça serait super. On pourrait faire appel à des scieries locales pour le bois… »
Cendrine : « Oui et on utiliserait pas de plastique. »
Sylvain : « On pourrait même essayer d’être autonomes en énergie, avec des panneaux solaires ! »
Cendrine : « On pourrait même utiliser la Phyto-épuration ! »
Sylvain : « La quoi ? »
Cendrine : « LA PHY-TO-EPU-RA-TION »
Sylvain : « Oui j’ai entendu. Mais je ne vois pas ce que c’est. »
Cendrine : « Ah. C’est un système de bacs qui réceptionnent toutes les eaux usées d’un lieu pour les faire filtrer via des plantes et les ré-utiliser ensuite. »
Sylvain : « Ah génial. Du coup ça serait un peu plus qu’un gîte, ça serait un éco-gîte. Il faudrait qu’on mette en place une charte, qu’on ne consomme rien de jetable, tout ça. »
Cendrine : « Exactement. »
Sylvain : « Et là, on ne dénaturerait rien ? »
Cendrine : « Rien. »
Sylvain : « Je suis cap’. »
Cendrine : « On le fait ? »
Sylvain : « On le fait. »
C’est comme ça qu’est né le projet.